10.4.04
Aos benfiquistas
Ser benfiquista tornou-se, nos tempos que correm, após tantos anos de insucesso, uma coisa bonita, um acto de fidelidade, de fidalguia, de devoção a algo que vale mais, muito mais, do que o valor que objectivamente tem.
Pensei nisso ao escutar hoje Reggiani cantar Sarah, e lembrei-me de dedicar a todos os benfiquistas, sans rancunne, este lindíssimo poema de Baudelaire:
Si vous la rencontrez, bizarrement parée,
Se faufilant, au coin d'une rue égarée,
Et la tête et l'oeil bas comme un pigeon blessé,
Traînant dans les ruisseaux un talon déchaussé,
Messieurs, ne crachez pas de jurons ni d'ordure
Au visage fardé de cette pauvre impure
Que déesse Famine a par un soir d'hiver,
Contrainte à relever ses jupons en plein air.
Cette bohème-là, c'est mon tout, ma richesse,
Ma perle, mon bijou, ma reine, ma duchesse,
Celle qui m'a bercé sur son giron vainqueur,
Et qui dans ses deux mains a réchauffé mon coeur.
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